Authors
- Mathilde Fron-MartineauService d’addictologie et de psychiatrie de liaison, CHU de Nantes, France
- Joël BillieuxInstitut de psychologie, Université de Lausanne, Suisse; Centre du jeu excessif, Service de médecine des addictions, Centre hospitalier universitaire Vaudois (CHUV), Lausanne, Suisse
- Juliette LeboucherService d’addictologie et de psychiatrie de liaison, CHU de Nantes, France
- Yseulys DubuyInserm UMR 1246, Universités de Nantes et Tours, France
- Jean-Benoit HardouinInserm UMR 1246, Universités de Nantes et Tours, France
- Gaëlle Challet-BoujuService d’addictologie et de psychiatrie de liaison, CHU de Nantes, France; Inserm UMR 1246, Universités de Nantes et Tours, France
- Marie Grall-BronnecService d’addictologie et de psychiatrie de liaison, CHU de Nantes, France; Inserm UMR 1246, Universités de Nantes et Tours, France
DOI:
https://doi.org/10.4309/jgi.2022.49.10
Keywords:
Jeu d’argent pathologique, trouble lié au jeu d’argent, jeu de hasard et d’argent, comorbidités thymiques, trouble de l’humeur, pronostic, Gambling disorder, comorbidity, mood disorder, early remission
Abstract
Les troubles addictifs et de l’humeur sont fréquemment cooccurrents. Le trouble lié au jeu d’argent est ainsi souvent accompagné de troubles de l’humeur, notamment d’épisode dépressif majeur, de trouble bipolaire ou de comportement suicidaire. De nombreuses études ont observé leur association, évalué leur prévalence et leur chronologie d’apparition, mais peu ont exploré l’impact d’un trouble de l’humeur, ou thymique, sur l’évolution du trouble lié au jeu d’argent. L’objectif de cette étude était d’évaluer le devenir à 1 an (rémission précoce) d’une cohorte de joueurs pathologiques traités, en fonction de la présence ou non d’antécédents de trouble de l’humeur à l’inclusion. Dans cette étude longitudinale monocentrique, le trouble lié au jeu d’argent et les troubles thymiques ont été évalués à l’inclusion et 12 mois après, au cours d’un entretien clinique standardisé. Près de 100 patients (N = 94, 45 sans trouble de l’humeur et 49 avec trouble de l’humeur) se sont présentés aux 2 visites. À 1 an, une rémission précoce du trouble lié au jeu d’argent a été observée chez 42 patients, avec un taux de rémission de 39 % en cas de présence et de 51 % en cas d’absence d’antécédent de trouble de l’humeur. Nous n’avons pas démontré qu’un antécédent de trouble de l’humeur à l’inclusion était un facteur prédictif de la rémission précoce du trouble lié au jeu d’argent. Le potentiel manque de puissance de notre étude peut expliquer ce résultat. Cependant, les prédicteurs de rémission précoce identifiés dans cette étude étaient la vie en couple, l’absence de trouble anxieux et l’absence de trouble lié à la consommation d’alcool.